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suffocation

  • Photo du rédacteur: Le contraire du jeu
    Le contraire du jeu
  • 27 avr. 2020
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 29 avr. 2020



Le récent événement, dernier d'une série liberticide, une épidémie dont il est devenu difficile de faire la part de la fiction et de la réalité, de l'épopée burlesque et morbide et de l'aventure héroïque « trop humaine » ; ce confinement que certains disent avoir conçu au pied levé pour notre bien à tous, voit se développer en un surcroît de communication un déferlement d'inepties en tous genres, conseils, règles, hypothèses, personne n'y échappe – on rassure, on inquiète, on alerte, on est soudainement concerné par un destin commun, on est sur le front, on subit, on se plaint, on réclame, on semble prendre enfin sa vie en charge et même celle des autres... Certains retrouvent le bien fondé de la tour d'ivoire, et jouent à la réclusion au monastère, favorable à la création... en attendant le retour sur le devant de la scène, retour lui-même fictif, et dérisoire. Tout le monde y va de ses considérations économiques, sociales et politiques et s'improvise expert du moment, les plus proches et les plus intelligents s'y mettent. Ils semblent ainsi se convaincre qu'il ont encore prise sur cette « réalité » qui leur échappe, du moins intellectuellement, quand ils ne font état que de leur vanité et de leur impuissance. Cette indécence éclate au grand jour, cette honte refoulée qui ne cache qu'une seule chose : le remords coupable de n'avoir pas renversé l'ordre social. Cette nation a depuis longtemps évolué dans l'ignominie, l'envie, et le pouvoir de la délation ; elle en a fait le terreau de ses institutions politiques et morales. Alors face à cette surabondance d'informations et de distractions « culturelles » plus vaines et ridicules les unes que les autres, il me semble nécessaire d'opter pour la solution du CONFINEMENT À L'INTÉRIEUR DU CONFINEMENT, ne plus répondre au téléphone, ne plus écouter la radio ou regarder la télévision, ne plus consulter internet ou sa messagerie, ne plus répondre au piège tendu des sollicitations, cela pour retrouver peut-être la force de parler un jour d'une voix neuve, ailleurs et autre part, ou bien pour se taire définitivement.


J.-R. P.

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