top of page

roberto san geroteo

  • Photo du rédacteur: Le contraire du jeu
    Le contraire du jeu
  • 18 juin 2020
  • 1 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 avr. 2023

El largo adiós


On entendrait presque sourire le saint Christophe

en regardant le portrait de l'homme invisible

le sol en damier, les tables de marbre.

Dernier verre et dernier commandement :Tu ignoreras ton frère.

Je m'attendrai toujours à voir ton visage

derrière le rideau de tulle sale

dans cette torpeur du dimanche de 5 à 7

à un rythme de brûlantes éclaircies

sur des oreilles perdues pour la musique.

La mémoire est un plat réchauffé.

On le regarde tourner, on n'y touche plus.

Un fils du soleil passe sur le trottoir d'en face.

Il ne prend pas son père pour un imbécile

mais par les épaules.

Une odeur de cheminée dans la rue, l'été

Plus forte que le goudron

Et le chagrin.

Ce que j'aime chez les morts

C'est qu'ils ne vous chassent jamais de chez eux.


Roberto San Geroteo, La machine à se souvenir. A l'index n°20, Collection Empreintes, 2010.


Comments


Contact

© 2020 Jean-Raphaël Prieto.

Merci pour votre envoi !

bottom of page