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  • Photo du rédacteurLe contraire du jeu

antonio machado

Et ces enfants en file indienne,

ils emportent le soleil du soir

dans leurs chandelles de cire !...


*


Jaune calebasse,

dans le bleu, comme elle monte

la lune, sur la place !


*


Sourcil dur.

Le pirate, africain blond,

à barbe rousse.


*


Il a un cimeterre à la main.

Ces figures du sommeil...


*


Dans le jardin des citronniers,

là où les filles chantent en rond

à la fontaine, le bourdon noir

passe en volant, vrombit.


On entendit son grognement rauque de grand-père

retentir parmi les voix claires,

note de violoncelle superflue

au jardin des citronniers.


Entre les quatre murs blancs,

lorsqu'une main ferme le balcon,

le tocsin du bourdonnement résonne

à travers les salons de sauve-qui-peut.


Muette sur le plafond, calme ; endormie ?

la note noire d'angoisse est posée,

et s'envole d'un songe d'enfant

vers la verte prairie en fleurs...


Antonio Machado, Galerías, 1936 (?).

Traduction J-R Prieto. 12/02/2023.



-------------



¡ Y esos niños en hilera,

llevando el sol de la tarde

en sus velitas de cera !...


*


¡ De amarillo calabaza,

en el azul, cómo sube

la luna, sobre la plaza !


*


Duro ceño.

Pirata, rubio africano,

barbitaheño.


*


Lleva un alfanje en la mano.

Estas figuras del sueño...


*


Donde las niñas cantan en corro,

en los jardines del limonar

sobre la fuente, negro abejorro

pasa volando, zumba al volar.


Se oyó su bronco gruñir de abuelo

entre la claras voces sonar,

superflua nota de violoncelo

en los jardines del limonar.


Entre las cuatro blancas paredes,

cuando una mano cerró el balcón,

por los salones de sal-si-puedes

suena el rebato de su bordón.


Muda en el techo, quieta, ¿ dormida ?,

la negra nota de angustia está,

y en la pradera verdiflorida

de un sueño niño volando va...


Antonio Machado, Galerías, 1936 (?)


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