poèmes à l'autre moi
- Le contraire du jeu
- 5 juil. 2022
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Dernière mise à jour : 22 févr. 2023
VINGT-NEUVIEME POEME
Toi ma lumière qui me rêve quand il fait nuit
sur ma joie
Toi ma lumière que je rêve à chaque vers que
ton rêve m'envoie
Voici que toi parfait je te fais de rêve à tout faire
comme si tu n'existais pas
Pourtant je sais tu viens où et où moi je vais mais
vais-je partout vrai où tu vas
Voici ma peau mes muscles voici mes os articulés
pour me tourner presqu'à gré dans l'espace
Pour prendre et pour donner voici mon crâne l'empire
où je demeure et voici ma face
Et ceci qui me lisse et cela qui me ride ce qui
est avec moi dans mon épaisseur et
ce qui va venir
Ce qui arrive est si vite fané mais ce qui viendra
m'enlace et m'entretient de courbes
pour m'ajeunir
N'avais-je pas dit je me souviendrai l'idée est avec
moi toute ronde coulée dans son image
Souvenirs en morceaux sont tout droit bien veuillants
de s'en aller coucher en lignes de rimage
Que le bon souveneur couronne poésies te souvient-il
non et j'ai regret de m'être souvenu
D'hier ne veux à peine anhui et pour mieux m'enlacer
aux demains du passé je me sauve nu
Hier boiteux s'en va de dos mais l'aimé foudroyant
vient de face avec des agrandissements de fête
C'est moi crois-tu et puis ceci et puis cela te souviens-tu
je ne me souviens pas que
l'avenir me vête
Malgré ma naissance et ma mort ne suis-je pas
un peu toi Grand Moi et n'est-tu pas ce qui sera
Peut-être suis-je une rature mais j'ai douceur à
me mettre en toi pour l'heure où
Temps m'effacera
Pierre Albert-Birot, Poèmes à l'Autre moi, 1927.

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