milan napravnik
- Le contraire du jeu
- 12 juin 2020
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 avr. 2023
Il simule la bonne humeur. Se jette du pont.
Tombe à l'eau, simule une noyade,
avale de l'eau encore et encore,
simule un noyé.
Glisse au fond.
L'eau tranquille, froide, le traîne dans
la vase du fond.
Il simule un noyé,
agite ses bras dans l'eau, yeux révulsés
ça et là caressé par un poisson.
Il simule un noyé, mais l'eau, elle,
ne simule rien.
Elle le traîne dans la vase du fond
jusqu'à ce qu'il se reprenne
et remonte de son propre gré à la surface.
Milan Napravnik, Opus international n°9, déc. 1968. Traduit par Irina Paslariu.

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