maurice blanchard
- Le contraire du jeu
- 12 mai 2020
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 mars 2023
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Le poème se met en marche dès qu'il y a rupture d'équilibre ou que le temps fait un faux pas hors des battements du cœur et ce n'est pas l'émotion, mais le souvenir de l'émotion qui gonfle les fruits et fait plier les branches. Au premier cri les jeux sont faits : « un coup de ton doigt sur le tambour... ». La révolte est au début du poème et, de proche en proche, toute la ville flambe. Cette impulsion est à l'origine de toute activité poétique. Cet éblouissement a aussi produit la pince à ressort et le fil à couper le beurre, mais ceux qui fabriquent des fils à couper le beurre ne participent nullement à l'orgie de l'inventeur, et c'est pourquoi ce genre de poèmes se situe au plus bas de l'échelle.
Réellement, la révolte de l'esprit n'a rien de commun avec la révolution politique. C'est même tout le contraire. La révolution politique ne peut que donner quelques places assises à des argousins pourris et repus. Car, enfin, pourquoi donc le personnel politique se recrute-t-il dans la boue ? Passons ! Les idées sont fastidieuses et je n'ai que haine et mépris pour les peuples et les nations. Et que ma fiente les submerge !
Maurice Blanchard, L'homme et ses miroirs, Éditions Plasma, 1977.

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