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leopoldo maria panero

  • Photo du rédacteur: Le contraire du jeu
    Le contraire du jeu
  • 14 juil. 2020
  • 1 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 avr. 2023

LA COMPLAINTE DU VAMPIRE


Vous autres, vous tous, toute

cette viande qui s'entasse dans la rue, êtes

ma nourriture

tous ces yeux

englués de chassie, comme qui n'en finit

jamais de se réveiller, comme

regardant sans voir ou bien seulement par soif

du décret absurde d'un autre regard,

vous tous

êtes ma nourriture, et la profonde épouvante

d'avoir pour seul miroir

ces yeux de verre, cette brume

traversée par les morts, c'est

le prix que je paie pour ma nourriture.


Leopoldo María Panero. Traduit par J-R Prieto.


*


EL LAMENTO DEL VAMPIRO


Vosotros, todos vosotros, toda

esa carne que en la calle se apila, sois

para mí alimento

todos esos ojos

cubiertos de legañas, como de quien no acaba

jamás de despertar, como

mirando sin ver o bien sólo por sed

de la absurda sanción de otra mirada,

todos vosotros

sois para mí alimento, y el espanto

profundo de tener como espejo

único esos ojos de vidrio, esa niebla

en que se cruzan los muertos, ese

es el precio que pago por mis alimentos.


Leopoldo María Panero, Agujero llamado Nevermore. Catedra, 1992.


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