leopoldo maria panero
- Le contraire du jeu
- 24 juin 2020
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 avr. 2023
Requiem pour un poète
(Death's door, suggéré par un dessin de Blake)
Qu'est-ce que mon âme, demandes-tu
attaché à une image.
C'est un dieu dans l'arbre
priant l'ombre.
C'est peut-être un esclave
léchant avec sa langue les restes de la vie.
La corde au cou que nous portions nouée il est facile de la dénouer,
tant il s'agit d'une simple illusion, de même que la vie,
que la douleur et la mort et les rêves d'argent.
La vieillesse dit-on seule répond à ta question.
Une peau ridée et un homme qui a honte
de se regarder dans l'avide miroir.
Un jour je mourrai. Un jour je serai seul,
chevauchant un élan dans la rue, et l'air
sera pour mes yeux le signal de la fuite.
Mes mains ne seront plus mes mains.
Et plus un seul bon souvenir
ne me retiendra désormais à la vie.
Je verrai passer un enfant sur le trottoir de l'épouvante
et lui demanderai son nom si demain je renais.
Leopoldo Maria Panero (Madrid, 1948). Traduit par Roberto San Geroteo.

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