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l'hermaphrodite

  • Photo du rédacteur: Le contraire du jeu
    Le contraire du jeu
  • 31 mars 2021
  • 1 min de lecture

Vers l'archipel limpide où se mirent les îles,

L'Hermaphrodite nu, le front ceint de jasmin,

Épuise ses yeux verts en un rêve sans fin ;

Et sa souplesse torse empruntée aux reptiles,


Sa cambrure élastique, et ses seins érectiles

Suscitent le désir de l'impossible hymen.

Et c'est le monstre éclos, exquis et surhumain,

Au ciel supérieur des formes plus subtiles.


La perversité rôde en ses courts cheveux blonds.

Un sourire éternel, frère des soirs profonds,

S'estompe en velours d'ombre à sa bouche ambigüe ;


Et sur ses pâles chairs se traîne avec amour

L'ardent soleil païen, qui l'a fait naître un jour

De ton écume d'or, ô Beauté suraiguë.


Albert Samain, Au jardin de l'infante, 1893.


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