claude-lucien cauët
- Le contraire du jeu
- 26 mars 2021
- 1 min de lecture
retenue par sa chevelure la voleuse retrouve sa férocité
la nuit se perd dans d'interminables corridors tapissés de toiles aux reflets sanglants
quel crime vient casser la pellicule de sérénité qui enveloppe notre refuge ?
les ombres se noient à la frontière percée d'yeux multiples pour lesquels beaucoup se compromettent sans souci de leur culotte qui bâille
les convenances se plient aux injonctions des putrides calfeutrés dans un igloo d'infamie
on en discute dans les ministères à l'heure de la parodie
la peur gagne ceux qui veulent boire dans un gobelet de fer à la fontaine où les nymphes savent aspirer leurs âmes et s'en repaître
c'est une menace imbécile ! clament les compagnons de la haute porte
seuls les obscurs croient à l'obscur !
[…]
à pérégriner entre les bardes gallois et saumure de Chine j'ai contracté la tendinite du marcheur
et me voici confiné au domicile des racines pendant que des héros stupides affrontent l'invisible
savoir que la vie compte aussi peu qu'un gravier n'empêchera pas les usines de tourner
la cour est vide dans la lumière des énergies anonymes
il faudrait revenir à la grossesse première à l'inflation monstrueuse
et sauver les noms qui peuvent l'être dans la démesure des puissances hurlant leur frénésie de fracasser l'unique
rien rien je n'y peux rien !
pauvre erreur
Claude-Lucien Cauët, Touches au pavois, éditions aPa, 2020. Chez l'auteur.

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