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christophe tarkos

  • Photo du rédacteur: Le contraire du jeu
    Le contraire du jeu
  • 7 mars 2021
  • 1 min de lecture

Heureusement qu'il est mort, ça fait du bien. Il a disparu. C'est plus

normal. Il y a eu un mort, aujourd'hui, heureusement qu'il est mort. Il a

disparu. Cela fait un de moins, ça fait du bien, heureusement qu'il est

mort sinon on ne comprenait pas. Merci d'être mort. Il en faut de temps

en temps, cela ne sert à rien. Il y a un mort, heureusement. Qui est tombé

juste à côté, ce n'est pas de sa faute, en voilà un de moins donc, on ne

sait pas pourquoi, ça devient déjà plus compréhensible, c'est très bien

comme ça, on compte un de moins, on commence à y voir plus clair.

Heureusement qu'il y a un mort, il n'y a pas de raison, sinon c'est com-

plètement absurde. Heureusement il y en a un qui disparaît qu'on ne

revoit plus. Certains disparaissent. Heureusement qu'il est mort c'est

bien qu'il meure, il n'avait rien fait, il y avait un trou et hop il est tombé

dedans, comme quoi il y a des trous. Tant mieux qu'il y ait des trous.

Merci le mort d'être mort. Les trous existent vraiment. Il n'y a aucune

raison qu'il meure. Heureusement qu'elle est morte, ça en fait une de

moins, c'est déjà plus normal, ça fait du bien. Elle n'avait rien fait, donc

une qui hop disparaît comme si on ne s'y attendait pas on s'y retrouve,

merci d'être morte, ce n'est pas de sa faute si elle a disparu, elle a dis-

paru, c'est mieux comme ça, ça fait du bien, c'est plus compréhensible

avec des trous, elle est morte bêtement, heureusement, c'est plus normal,

sinon c'est insensé.


Christophe Tarkos, Caisses. P.O.L éditeur, 1998.


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