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chant à kâlî

  • Photo du rédacteur: Le contraire du jeu
    Le contraire du jeu
  • 26 nov. 2020
  • 1 min de lecture

Maintenant je vais te manger, Kâlî !

Toi qui es Toute-Compassion,

je te mangerai, oui, je te mangerai !

Je naquis, ô Târâ, en cet instant fatidique

où l'enfant est destiné à tuer sa mère.

Je te mangerai ou Tu me mangeras,

l'un ou l'autre doit arriver.

Les démones qui forment ton cortège,

je les assaisonnerai en carry ;

j'arracherai ta guirlande de crânes

et la ferai frire pour épicer la sauce.

Kâlî dans mes mains, Kâlî dans ma bouche,

Kâlî dans mon corps entier,

quand la Mort viendra me ravir,

du noir de Kâlî je la couvrirai,

je lui offrirai Kâlî en pâture !

Je te mangerai, je te mangerai, Ô Mère,

non pour t'engloutir dans mon ventre,

mais pour t'adorer en mon âme

et t'installer sur le lotus de mon cœur.

Si je risque, en mangeant Kâlî,

de me trouver aux prises avec Kâla*,

que m'importe ?

Je le défierai en invoquant Kâlî,

je lui démontrerai sans équivoque

que je suis Rāmprasād, fils de Kâlî.

La Réalisation ou la Mort,

je ferai que soit ce qui doit être.


*Le moment de la mort.


Rāmprasād, Chants à Kâlî. Les Belles Lettres, Collection « Le Monde indien », 1982.

Traduit du bengali par Michèle Lupsa.




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