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blanche-neige prend congé des sept nains

  • Photo du rédacteur: Le contraire du jeu
    Le contraire du jeu
  • 17 juil. 2021
  • 1 min de lecture

Dernière mise à jour : 16 avr. 2023

Je promets de vous écrire, mouchoirs qui se perdent dans l'horizon, rires qui pâlissent, visages qui tombent sans poids sur l'herbe humide, où les araignées tissent désormais leurs toiles bleues. La nuit dans la maison du bois craquent les vieilles planches, le vent agite les rideaux élimés, seule la lune pénètre à travers les fissures. Comme ils sont grotesques maintenant les miroirs silencieux, les peignes empoisonnés, les pommes, les maléfices, quel odeur de renfermé maintenant, comme ils sont grotesques. Je vous regretterai, jamais je ne vous oublierai. Mouchoirs qui se perdent dans l'horizon. Dans le lointain on entends des coups secs, l'un après l'autre les arbres s'abattent. Le jardin des cerisiers est en vente.


Leopoldo María Panero. Traduit par J-R Prieto le 17 septembre 2020.


*


BLANCANIEVES SE DESPIDE DE LOS SIETE ENANOS


Prometo escribiros, pañuelos que se pierden en el horizonte, risas que palidecen, rostros que caen sin peso sobre la hierba húmeda, donde las arañas tejen ahora sus azules telas. En la casa del bosque crujen, de noche, las viejas maderas, el viento agita raídos cortinajes, entra sólo la luna a través de las grietas. Los espejos silenciosos, ahora, qué grotescos, envenenados peines, manzanas, maleficios, qué olor a cerrado, ahora, qué grotescos. Os echaré de menos, nunca os olvidaré. Pañuelos que se pierden en el horizonte. A lo lejos se oyen golpes secos, uno tras otro los árboles se derrumban. Está en venta el jardín de los cerezos.


Leopoldo María Panero, Agujero llamado Nevermore (selección poética, 1968-1992). Cátedra 1992.



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