astarté
- Le contraire du jeu
- 13 mars 2021
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À André Gide
Elle siège, croisant d'une immobile étreinte
Un bras nu sur les seins verts spiralés d'or fin
Et se cambre au bord du thrône où rêve le dauphin
Sa peau de lune froide et d'air nocturne peinte.
D'un long ruban d'iris sa chevelure est ceinte
Où dort le croissant clair sur le disque divin
Ses yeux purs abaissés réverbèrent sans fin
L'incolore nombril comme une étoile éteinte.
Elle tient dans ses doigts extatiques et bleus
Au pli vierge du sexe un lotus fabuleux –
Et deux tiges de lys qui sortent des aisselles
Glissent le long du corps leur geste divergent
Toucher dans le reflet des nuits universelles
Le marbre où sont fléchis ses pieds ornés d'argent.
Pierre Louÿs, Astarté, 1892.

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