mesures efficaces

L’être humain étant si exposé aux entreprises nuisibles des démons, il importe d’y opposer des mesures efficaces. Nous en avons déjà rencontré, telles les incantations et les amulettes. Des formules […] visaient à chasser les démons en telle ou telle circonstance donnée. Mais il y a une règle générale : « Pour exorciser un démon, dites : "Crève, sois maudit, brisé et banni, fils de la boue, fils d’un impur, fils de l’argile, semblable à Chamgaz, Merigaz et Istemaa (3)". » (Chab. 67 a).Comme nous le verrons plus loin, les nombres pairs étaient tenus pour malencontreux, parce qu’attirant l’attention indésirable des mauvais esprits ; aussi, pour surmonter ce danger, faut-il leur faire croire qu’il s’agit d’un nombre supérieur au premier qu’ils ont remarqué. Un rabbin racontait ceci : « Le démon Joseph m’a fait savoir que si quelqu’un boit deux verres (d’une même boisson), les démons font mourir ; si c’est quatre verres, ils ne tuent pas mais ils causent du dommage. S’agit-il de deux verres, peu importe qu’on les ait bus par erreur ou volontairement ; mais pour quatre, il n’y a dommage que s’ils ont été bus volontairement. Si quelqu’un s’oublie, puis vient à sortir (après avoir bu deux verres), comment remédier au danger ? Qu’il prenne son pouce droit de la main gauche et son pouce gauche de la main droite, et qu’il dise : "Toi et moi, nous sommes trois", et s’il entend qu’on lui répond : "Toi et moi, nous sommes quatre", qu’il dise : "Toi et moi nous sommes cinq". Ainsi de suite. Quelqu’un procéda ainsi jusqu’au nombre cent un ; à ce moment, le démon éclata. » (Pes. 110 a).

Le Talmud, A. Cohen. Payot, 1980.