l'idéal de l'homme
- Le contraire du jeu
- 12 juil. 2020
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Dernière mise à jour : 9 avr. 2023
Être un homme ne signifie pas réaliser l’idéal de l’Homme, mais être soi, l’individu. Ma tâche n’est pas de réaliser l’humain en général, mais de Me suffire à Moi-même. C’est Moi qui suis Mon espèce, Je suis sans règle, sans loi, sans modèle, etc. Il se peut que Je ne puisse faire de Moi que fort peu de chose ; mais ce peu est tout et vaut mieux que ce que Je laisse faire de Moi au moyen de la puissance d’autrui, du dressage de la morale, de la religion, des lois, de l’État, etc. Mieux vaut - si tant est qu’on puisse parler de mieux ou de pis - mieux vaut, dis-je, un enfant mal élevé qu’un enfant trop bien dressé, mieux vaut un homme récalcitrant qu’un homme qui consent à tout. L’indocile et le récalcitrant sont encore en train de se former selon leur propre volonté ; celui qui est trop bien dressé et celui qui consent à tout, sont déterminés par « l’espèce », par les exigences générales, etc., l’espèce est pour eux la loi. Je dis déterminés, c'est-à-dire destinés, car qu’est-ce que l’espèce pour eux sinon la « destinée », la « vocation » ? Que Je retienne « l’humanité », l’espèce, afin de tendre vers cet idéal, ou Dieu et le Christ, en faisant le même effort, Je n’y vois aucune différence essentielle. La première tendance est, tout au plus, plus vague que la dernière. De même que l’individu est toute la nature, il est toute l’espèce.
Max Stirner.

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