droits de l'enfant
- Le contraire du jeu 
- 5 juin 2020
- 2 min de lecture

Contre la farce des « Droits de l'enfant », pour une guérilla enfantine et adolescente !
Par la Société Gemini
1. Dans un monde où la notion de droit apparaît comme une mauvaise farce du discours démocratique. Quand règne sans partage la domination adulte, toute forme de rapport entre un adulte et un enfant ne peut donc être qu’une relation de pouvoir.
2. Nul n’a encore essayé de faire croire qu’il aurait existé un droit reconnu réciproquement entre éducateur et éduqué. Et malgré tous les efforts de la novlangue managériale, nul ne croit qu’il existerait une égalité de pouvoir entre capitalistes et salariés, entre dresseurs et dressés. Qu’on ait inventé le mensonge du droit de l'enfant pour occulter la violence à l’origine du rapport éducatif est le signe qu’il fallait à tout prix en dissimuler le caractère fondamentalement anéantissant.
3. Aux yeux de l'enfant, le dressage de l’homme par l’homme est un problème entre dresseurs.
4. Nous faisons de notre humiliation passée une humiliation présente, de cette humiliation une identité et de cette identité une politique. C’est pourquoi, au fond, il faut l’admettre : nous chérissons notre humiliation. Loin d’y voir un comportement morbide, j’y vois au contraire un retournement radical du stigmate. Aimons notre humiliation présente et passée. Entretenons-la, caressons-la, approfondissons-la, c’est à ce prix, au prix d’une humiliation mémorable, d’une blessure toujours ravivée et volontairement infectée, que nous pouvons faire reculer la domination adulte.
5. Notre humiliation c’est nous, et tous ceux, toutes celles qui entreprennent de la « guérir », c’est-à-dire de la diminuer dans la thérapie, de l’euphémiser dans un discours pédagogique ou de la transcender dans l’action politique et éducative sont nos ennemis. Touche pas à mon humiliation !
6. Pour celles et ceux d’entre nous qui supportent encore le rapport éducatif ou qui y participent, il ne s’agit donc pas de s’y refuser mais au contraire de s’y adonner en jetant sans cesse notre humiliation à la face de l'éducateur et de l'institution, en lui faisant sans cesse sentir son rôle de dresseur et en lui montrant par la parole et par les actes que l’idée de droit de l'enfant est une supercherie. Regardez-les bien pendant l’acte éducatif, quand l’exaltation s’accroît, quand ils approchent de la révélation, voyez avec quelle ardeur ils nous engrossent de leur idéologie du droit de l'enfant : en réalité, ce qui les rend enthousiastes, ce qui fait reluire jusqu’au plus gentillet de nos adultes mâles ou femelles de salon, c’est l’idée qu’ils entrent en nous en force. Le viol est un fantasme universel, le vrai fond de toutes les fantasmagories matures. Tant que nous n’aurons pas fait rendre gorge aux adultes là-dessus, tant que nous n’aurons pas éradiqué la famille, image de tous leurs fantasmes, ils nous domineront.
7. Seule cette guérilla étendue à des centaines de millions d'établissements scolaires et de foyers pourra faire entrer en crise la maturité qui nous opprime, et accessoirement opprime aussi les adultes.



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